On me demande souvent si la teinture végétale résiste au lavage et dans le temps.
La réponse est OUI !
A travers cet article, je vais tenter de vous éclairer un peu plus sur le sujet.
Commençons par un peu d'histoire. La teinture naturelle remonte au début de l'humanité. Les gens teignaient leurs tissus avec les plantes qui les entouraient. Les écossais en sont un très bon exemple. Chaque couleurs et motifs de kilts sont propres à chaque "Clan". Au Moyen Age, le peuple était habillé dans des nuances de jaunes, beiges, bruns et gris: les couleurs obtenues par la plupart des plantes. Le rouge et le bleu étaient réservés aux nobles et aux riches, car ces dernières étaient plus rares et plus difficiles à obtenir.
Au fil des siècles, la teinture végétale a été remplacée par l'industrie pétrochimique. Avec des teintures synthétiques plus rapides et moins onéreuses à mettre en place, les industriels ont négligé l'impact sur la santé des humains et de la planète au profit de l'argent, encore et toujours. Aujourd'hui, plusieurs études démontrent que la toxicité de ces teintures est liée à des allergies, maladies chroniques et cancéreuses. (voir le rapport de Greenpeace >>)
Chouette, hein?
Dans la tradition de la teinture naturelle les gens teignaient et reteignaient leur vêtements jusqu'à la fin de vie de ces derniers.
Mais toutes les plantes ne peuvent pas teindre ! Une tâche n'est pas forcément une teinture. Parmi les plantes tinctoriales, on distingue deux types : Les grands teints (résistant aux UV et au temps) et les petits teints (moins solides)
Cette solidité, nous la devons aux tanins, présents dans la plupart des plantes tinctoriales. Ces molécules s'accrochent aux pigments et les préservent.
Certaines plantes en contiennent tellement qu'elles peuvent colorer à elles seules un tissu qui résistera aux UV et aux lavages. Pour d'autres, il faudra créer une réaction avec un métal pour que le pigment se révèle. L'Alun donnera des couleurs claires, le fer les assombrira, ....
Après avoir lu un livre passionnant sur les tanins de Marc-André Selosse, je lis à présent celui de Céline Philippe (Teinture sauvage) qui trouve des alternatives aux métaux grâce à des plates accumulatrices. C'est formidable de voir à quel point la nature est si bien faite !
J'ai pu faire l'expérience de cette solidité lorsque j'ai mis une robe en soie teinte à l'érable (la robe TAYTANG) dans la vitrine de mon atelier. Après plus de 2 semaines, j'ai pu constater qu'il n'y avait aucune trace de décoloration. Cela ne m'était jamais arrivé sur une teinture synthétique, décolorée au bout de quelques jours seulement.
Le bleu, lui, est complètement à part. Sa composition moléculaire est différente et ses processus de transformation et de teinture sont spécifiques et complexes. D'où son coût plus élevé. Cependant, il a la particularité de conserver les propriétés de la plantes après teinture, qui sont répulsives. La raison pour laquelle, historiquement, les paysans s'habillaient en bleu indigo !
Quelle lessive utiliser pour laver les vêtements en teinture végétale ?
En résumé, vous pouvez laver vos vêtements en machine à 30°, avec votre lessive traditionnelle, à condition qu'elle ne contienne pas d'agent blanchissant. Si c'est le cas, remplacez là par quelques paillettes de savon de Marseille.
Et si vous étendez votre linge dehors, veillez à ne pas exposer vos vêtements au soleil. Avec l'humidité, cela peut accentuer les effets des UV.
Un vêtement en matière naturelle nécessite beaucoup moins de lavages qu'un vêtement synthétique.
Si vous pouvez, laver uniquement la tâche ou aérez-le.
Et si avec tout ça, votre vêtement fini par déteindre?
Envoyez-le moi et je vous referai une teinture !
Chacune des pièces vendues est préalablement laver et rincer. Vous pouvez donc la mettre directement. Elle vous fera du bien. La plante qui a servi à la teinture vous apportera peut-être ses vertus et la planète vous remerciera.
